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L'eau symbole de mutation, d'intégration ...et de vie

"Qu’est-ce que le confort ? C’est s’installé dans une réponse" Edmond Jabès"

Qu’est-ce que la bravoure ? C’est, pour moi, se confronter à soi-même, à notre image qui se reflétait dans une eau stagnante, c’est un retour à soi même, c'est relire une histoire que nous avons endossée et qui n'est pas la nôtre. Qu’est-ce que l’héroïsme ? C’est, le plus souvent par delà les tempêtes, les courants menaçant, les eaux froides, faire face à la disparition d'une représentation de soi, des autres, du monde, c'est faire face à la mort . Qu’est-ce que la vie ? c'est mourir la mort à la lumière de la vie grâce à une eau dont la source est en nous et qui s'écoule en nous au fur et à mesure que nous nous interrogeons, de réponse en réponse. Cette eau, cet esprit ou cette lumière sans cesse déconstruit notre regard, purifie notre cœur et nous lave pour nous donner à se voir autrement. A "se re ce voir" se voir à nouveau au Lavoir -Lave voir

L’homme est naturellement porté au questionnement. Il ne s’agit pas d’arriver à une réponse, non évolutive et encore moins universelle, ni de rester cloîtré ou de s’enfermer dans un but spéculatif mais de faire que chaque jour, de questions en questions, nous creusions en nous le lit d'un cours d'eau pour rejoindre l'océan de Vie, conforme aux aspirations du cœur. Comme le moindre ruisseau, voir une goutte, taille la pierre et fraye son chemin je dirais même que nous sommes façonnés par cette eau qui coule et qui n'est jamais la même. Ce flux qui ne cesse de forcir au fur et à mesure que nous interrogeons nous fait exister ( ex sistere, sortir de). Creuser par le questionnement devient même un principe de responsabilité individuelle et un moyen de se libérer du déterminisme, à la façon d’Isaac qui doit se délier, pour découvrir nos faces, nos intérieurs comme ceux des autres, et voyager. Le chemin à parcourir est long mais chaque nouvelle réponse devient un pas qui nous rapproche.

« Avancer au large et en eau/haut profonde » Luc 5.4 En eau profonde comme en haut, profonde en parlant de l’âme.

Pour l'âme il n'y a pas de terme à la bonté vers laquelle elle progresse, mais il y a une mutation graduelle, une intégration progressive, librement et amoureusement choisies, enfin un sens celui de ne pas se laisser vaincre par la haine, par le déni de l'être, mais vaincre la haine par l’amour, pour recevoir et donner la Vie.

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Merci pour ce bel échange.

Le discret silence de l’été est plus que compréhensible. Et l’attente ne fait qu’augmenter le plaisir quand la délicatesse de tes œuvres réapparaît 😉

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Merci pour tant de beauté et de poésie qui parlent à l'âme du monde, comme dirait le philosophe.

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